Paris - Kaboul - Paris
17000 kms en 28 jours
Reconnaissance d'un itinéraire de Paris à Kaboul
L'itinéraire du raid Citroën Total Paris-Kaboul-Paris n'est pas imposé. Vous êtes toujours libre entre deux points de contrôle de choisir la route qui vous convient. Dans le but d'éviter trop de surprises aux concurrents qui ignoreraient tout des pays traversés, nous avons effectué au début du mois de juin, une reconnaissance de l'itinéraire qui nous semble être, le plus rapide ,le meilleur et le plus sûr. Les renseignements que nous communiquons, vous permettront de vous rendre compte des difficultés ou des problèmes de circulation, et éviteront que certains concurrents prennent le départ du raid insuffisamment préparés, supposant que tout est facile tout au long de cet itinéraire. Rien n'est insurmontable, mais la circulation, les routes et les pistes n'ont rien de comparable à ce que vous pouvez connaître en France ou dans les pays limitrophes. Il existe dans chaque pays d'autres routes que celles que nous vous conseillons mais qui, de l'avis même des différentes autorités compétentes, présentent des passages très délicats.
N'oubliez jamais qu'il ne s'agit pas pour vous de faire une course de vitesse mais un voyage de longue haleine qui mettra à rude épreuve votre voiture et ses occupants. Ménagez-la, ménagez-les ! Il s'agit d'arriver au but. Il s'agit aussi de profiter de ce voyage pour regarder autour de vous et découvrir chaque jour des paysages nouveaux. Prenez-en le temps.
N'oubliez jamais qu'un accident, même bénin risque de vous plonger en tout cas dans des complications juridiques qui, au mieux, vous retarderont considérablement et vous mettront hors course. Soyez prudents !
1 aout - Paris Belgrade - 1969 km
Etape sans grande difficulté. Route sinueuse entre la frontière yougoslave et Ljublijlana. En Yougoslavie, on commence à rencontrer en plus des voitures, des camions, des charrettes à chevaux, chars à bœufs, des carriôles tirées par des ânes très peu rapides! Les routes sont généralement à une voie dans chaque sens. Entre Zageb et Belgrade, la route est parfois en mauvais état et de nombreux chantiers de réfection sont en cours. On trouve de l'essence très facilement.
Raid Paris Kaboul - Départ de Rungis
1 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof
5 aout - Belgrade Istanbul - 974 km
Sans grande difficulté en dehors d'un passage entre Nis et la frontière bulgare. Vers Bella Palanka où la route est très étroite, sinueuse et déformée. Bien qu'elle ne s'apparente pas encore à une piste, elle demande certaines précautions. Dans quelques traversées de village en Bulgarie, l'asphalte est remplacé par de la terre battue. De nombreux camions circulent, ainsi que des vélos, des cars et des tracteurs. Tous ces véhicules s'arrêtent fréquemment sur la route sans se ranger, parfois même après le sommet d'une côte ou dans un virage. Ils changent de direction souvent sans avertir et il convient d'utiliser abondamment l'avertisseur de route pour effectuer un dépassement. Les bandes blanches de signalisation ne sont pas toujours respectées par les usagers locaux. Attention, certains chantiers sur la route ne sont pas signalisés, ou le sont quelques mètres avant seulement. Les limitations de vitesse doivent être particulièrement respectées en Bulgarie, tant sur la route que dans les traversées d'agglomération. De nombreux policiers sont là pour vous le rappeler si nécessaire, et bien qu’étranger et touriste, vous risquez toujours une contravention qui, en dehors de son cout, vous fera perdre beaucoup de temps.
A partir de la frontière turque, la route est excellente et large. Vous trouverez de longues lignes droites mais, plus vous aurez l'impression de pouvoir rouler vite, plus il faudra faire attention aux obstacles de toutes sortes qui apparaissent à n'importe quel moment et qui sont presque toujours imprévisibles : piétons, charrettes, troupeaux. Les véhicules en panne sont laissés sur la route, pas forcément sur la partie droite et sont généralement entourés de pierres, parfois très grosses ! Vous trouverez peut-être également, des pierres seules, le véhicule ayant été réparé et ayant poursuivi sa route. L'arrivée à Istanbul vous surprendra certainement. Voitures camions véhicules de toutes sortes, circulent dans tous les sens en utilisant presque continuellement leurs avertisseurs sonores. Les piétons, très nombreux, sont plus souvent au milieu de la chaussée que sur le trottoir. En ville les voitures et camions circulent très vite quand ils le peuvent. Il est conseillé de s'adapter très rapidement à ce type de circulation et d'utiliser abondamment l'avertisseur sonore.
Istamboul - Sainte Sophie
5 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof
Istamboul
5 aout 1970 - copyright: Maxime Condroyer
8 aout - Istambul Erzurum - 1450 km
Au départ d'Istanbul, il faut prendre un ferry-boat pour traverser le Bosphore. Il est possible que nous puissions faire réserver des ferries pour les concurrents du raid. Des précisions vous seront données avant le départ de Paris. Jusqu'à Ankara, la route est bonne, assez large et asphaltée. Il y a énormément de camions sur ce tronçon de l'itinéraire et plus particulièrement aux environs d'Istanbul. On compte de plus en plus de troupeaux et d'animaux isolés. Il faut toujours être très prudent et porter une attention soutenue à la conduite. D'Ankara à Sivas, la route est encore bonne avec par endroits, des alternances de pistes sur quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres. De Sivas à Erzurum, on rencontre essentiellement de la piste, avec quelques alternances d'asphalte. La piste est assez roulante, sauf entre Zara et Refahiye. De Zara à Refahiye, il existe 2 routes. La plus courte et la plus rapide passe par Imrali. Par cette route, il y a 2 passages d'oued. Il faudra donc vous assurer, soit à Zara auprès du service de police, soit auprès d'un camionneur venant d Imrali de la hauteur d'eau dans les Oued. S'ils sont trop profonds, vous devrez passer par la route qui est plus au nord par Serefiye, Susehri et Refaniye. Cet itinéraire plus long est très difficile et comporte le passage de plusieurs cols par une piste en terre. Les côtes et descentes sont très fortes. Les virages et les épingles se succèdent. Seuls les derniers kilomètres sont asphaltés
Route en Turquie
7 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof
10 aout - Erzurum Téhéran - 1242 km
La première partie de l'itinéraire d’Erzurum à Agri comporte une majorité de pistes. Sans être très difficile, il faut toujours faire attention aux creux et bosses que l'on distingue quelques mètres seulement avant d'arriver dessus. Sur certaines parties de l'itinéraire, on trouve encore de nombreux cars-camions qui, très habitués, roulent entre 80 et 120 km à l'heure en soulevant un nuage de poussière très dense et en projetant des pierres. A partir de la frontière iranienne, Bazargan et jusqu'à Téhéran, la route est en parfait état à l'exception de quelques chantiers d'entretien de réfection. Longues lignes droites et courbes légères se succèdent, seuls les tunnels routiers demandent certaines précautions car le revêtement de la route sous le tunnel est souvent mauvais. Ces tunnels sont d'autre part insuffisamment ou même pas du tout éclairés. A partir de Karadj, l'autoroute à péage vous conduira jusqu'à l'entrée de Téhéran.
Iran - femme tissant
10 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof
13 aout - Téhéran Herat - 1433 km
De Téhéran à Sari, il faut franchir la chaîne de l'elbrouz. Le revêtement de la route est bon mais les pentes sont fortes et les virages nombreux. Ensuite la route devient une succession de longues courbes et de lignes droites et permet de rouler rapidement. L'asphalte se termine à Sha-Pasand et là commence 408 km de piste jusqu'à Ghoochan. c'est certainement la partie la plus difficile de tout l'itinéraire : « tole ondulée », terre, pierres de toutes tailles se succèdent sans arrêt. Il n'y a pas 1 km de « piste roulante ». Chaque kilomètre peut être fatal à la voiture si l'on ne fait pas très attention. De plus camions et cars connaissent parfaitement la piste et circulent à environ 100 km à l’heure. Il est très difficile parfois même impossible de les doubler tant le nuage de poussière est dense et s'étend parfois sur plusieurs centaines de mètres s'il n'y a pas de vent. Il arrive même de ne pas voir le capot de la voiture et la visibilité s'arrête à hauteur du pare-brise. Au cours de la reconnaissance, les 408 km ont été effectués avec une voiture puissante en près de 8h !
A partir de Ghoochan, on retrouve avec plaisir un excellent asphalte et la route est facile jusqu'à Mashad. De Mashad à Sang-Bast, il y a 38 km de route asphaltée en état très moyen sinon mauvais. Ensuite, après environ 1 km de pistes, on trouve une route en cours de construction qui est asphaltée jusqu'à Fariman, soit sur 30 km environ. Il faut faire très attention car les passages d’oueds ne sont pas terminés et fréquemment, il faut emprunter la piste, les ponts n'étant pas encore installés. Les ponts non terminés sont signalés uniquement par quelques pierres sur la route et parfois, ne sont pas signalées du tout ! On ne se rend compte que quelques mètres à l'avance. A partir de Fariman, on réemprunte la piste classique aussi mauvaise jusqu'à Taiebat, cette piste dans l'ensemble mauvaise suit ou croise une nouvelle route en construction dont vous pourrez peut-être emprunter certains tronçons. Au début du mois de juin les travaux étaient déjà bien avancés, mais ne seront certainement pas entièrement terminés au mois d'août. Quelques kilomètres avant Taiebat, la piste comporte un passage sur du sable qui sans présenter de risques particuliers exigera une plus grande attention. A Taiebat se trouve le poste frontière de sortie de l'Iran. Après 20 km de no man's land, vous parviendrez au poste frontière Afghan de lslam-Qala. A partir lslam-Qala jusqu'à Erat, la route en parfait état est constituée d'asphalte et de plaques de béton. Vous aurez à faire très attention aux barrières de péage qui la plupart du temps, ne sont pas signalées à l'avance et sont peu visibles. Ces barrières sont faites d'une chaîne tendue en travers de la route, d'une poutre de bois ou d'une grosse branche d'arbre. Elles sont toutes gardées par des militaires.
Téhéran - Herat
13 aout 1970 - copyright: Maxime Condroyer
Herat - point de contrôle
13 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof
15 aout - Herat Kaboul - 1088 km
Sans difficulté particulière, la route Herat- Kaboul est en excellent état. Le revêtement fait d'asphalte et de plaques de béton vous rappellera les autoroutes françaises à la seule différence près qu'il n'y a qu'une voix dans chaque sens. Il vous faudra toujours faire attention aux animaux, (chiens, moutons, ânes, vaches, chameaux) aux camions et aux cars, aux véhicules en panne ainsi qu'aux Afghans souvent couchés tout au bord de la route qui attendent qu'une voiture, qu'un camion ou qu'un car veuille bien les transporter.
Afghanistan - spectateurs le long de la route
14 aout 1970 - copyright: Ernest Imhof